En ces temps de pandémie, où les confinements, les restrictions, les couvre-feux se succèdent, ces mesures sont pour la plupart des individus très mal perçues. Si bien que la plupart des gens tendent à l’éviter, à lutter contre ces mesures, adoptent des comportements égoïstes pour se retrouver en groupe, veulent absolument aller faire du ski, ou aller faire la fête par exemple...
Ce n’est donc pas un hasard si les recherches portent très souvent sur le moyen de résoudre ce problème de l'isolement. Or, une étude estime que lorsque l'éloignement social est bien vécu, celui-ci peut être bénéfique pour la créativité et le développement de Soi. Mais pas seulement.

Dans les croyances populaires, être solitaire, ou la solitude ont tendance à fragiliser la santé mentale. Chez l’être humain, il est en effet courant de l’associer à la dépression et au trouble de stress post-traumatique. Une étude parue en 2018 suggère que l’isolement social provoque même l’accumulation d’une substance chimique particulière dans le cerveau. Or, le blocage de cette même substance éliminerait les effets négatifs de l’isolement. Cette question de la solitude sociale est devenue, ces derniers mois, un problème de santé publique. Certaines recherches estiment par exemple que le risque de décès est similaire à celui du diabète. Mais si l’isolement social relevant d'une acceptation de la situation comportait des avantages?

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Une amélioration de la créativité
Une étude menée en 2019 par le psychologue étasunien Gregory Feist indique que l’isolement volontaire, ou accepté améliorerait la créativité. Selon l’intéressé, la créativité est une pensée qui a deux éléments clés, à savoir l’utilité et l’originalité. Or, l’expert y associe plusieurs traits de personnalité, c’est-à-dire l’ouverture, l’efficacité personnelle, l’autonomie ainsi qu’un intérêt peu développé pour la socialisation (insociabilité).
Une étude parue dans la revue Personality and Individual Differences en 2017 et menée par l’Université d’État de New York à Buffalo (États-Unis) évoque même un bénéfice pour la santé. Les chercheurs ont en effet établi deux constats. Premièrement, la créativité est spécifiquement liée à l’insociabilité. Deuxièmement, l’insociabilité n’a aucune corrélation avec l’agressivité, ce qui est le cas des autres causes de fuites psychologiques, à savoir la timidité et l’évitement.

Les meneurs de l’étude mettent en avant l’état de repos mental du cerveau que permet cette parenthèse sociale. Lorsqu’une autre personne est en présence d'autres individus, le cerveau ne peut s’empêcher d’être attentif. Il s’agit donc d’une distraction, bien que celle-ci soit positive. Le fait est que les personnes préférant ou acceptant l’isolement social laissent libre cours à leur créativité, ce qui leur permet d’activer un réseau neuronal qui aide à consolider la mémoire mais aussi à mieux se comprendre soi-même et les autres.

Un indice d'accomplissement personnel
Ceci peut paraître paradoxal mais l’isolement (ou plutôt le retrait) permet à ces personnes de retrouver, au final, une vie sociale harmonieuse. Selon une étude du NCBI, les personnes très intelligentes ont tendance à moins socialiser que celles qui obtiennent des scores inférieurs dans les tests QI. Fait intéressant, leur satisfaction à l'égard de la vie ne semble pas affectée par leur style de vie plus solitaire. Selon les principaux chercheurs Satoshi Kanazawa et Norman Li, pour ceux qui recherchent le bonheur, la stratégie de "l'ermite dans les bois" pourrait être la voie à suivre - en particulier pour les personnes très intelligentes.
Grâce à des recherches approfondies, ces psychologues évolutionnistes ont pu déterminer que ceux d'entre nous qui vivent dans des zones moins densément peuplées ont tendance à être généralement plus heureux. Les chercheurs indiquent également qu’elles ont certes moins d’amis, mais que ces amitiés sont souvent plus fortes. Ils ont également découvert qu'en matière de socialisation, la qualité compte plus que la quantité. Surtout, ces personnes seraient finalement plus heureuses !

Par déduction, nous sommes donc plus heureux lorsque nous communiquons avec nos amis proches et notre famille, plutôt qu'avec des étrangers, des collègues de travail, des parents éloignés ou des connaissances. Pour la majorité des participants à l'étude, des interactions sociales plus fréquentes les rendraient généralement plus heureux, à l'exception de ceux qui obtiennent un score élevé dans les tests QI.
En fait, en ce qui concerne les participants les plus intelligents, cet effet a été non seulement diminué, mais en fait inversé. Comme l'expliquent les chercheurs, les personnes plus intelligentes éprouvent une moindre satisfaction à l'égard de la vie avec une socialisation plus fréquente avec des amis. Les résultats suggèrent (et ce n'est pas surprenant) que ceux qui ont plus d'intelligence, et la capacité de l'utiliser, sont moins susceptibles de passer autant de temps à socialiser parce qu'ils se concentrent sur un autre objectif à plus long terme.

Revenir à la racine du Soi
En interprétant les résultats de ces études, les psychologues évolutionnistes ont découvert qu'ils appartenaient, dans une large mesure, à la théorie du "bonheur de la savane". Cette théorie soutient que nous trouvons le bonheur dans les mêmes choses qui rendaient nos ancêtres heureux. Dans la savane, la densité de population était faible, mais l'interaction interpersonnelle était alors extrêmement importante pour la survie. Les résultats de cette étude démontrent cette théorie, suggérant que les personnes les plus intelligentes peuvent avoir évolué au-delà du besoin d'interactions sociales fréquentes, (trop fréquentes). Au lieu de cela, ils en sont venus à préférer les activités qui ont tendance à être plus orientées intellectuellement.
Globalement, ce trop plein d'activités ne favorise donc pas notre développement personnel dans ce monde moderne. Cela fait perdre de l'énergie, et disperse l'individu, qui se perd totalement dans les interactions sociales, au besoin de s'adapter au groupe, se fondant dans la pensée dominante, dans les comportements de groupe, pour finalement s'oublier, oublier ses qualités propres, et sa personnalité au final... tout en pensant exister grâce à la "reconnaissance" ou à "l'intégration" sociale.

Pour conclure
Nous devons moins interagir les uns avec les autres, comme le faisaient nos ancêtres. Donc, la prochaine fois que vous devez ou choisissez de rester à la maison au lieu d'aller au club de sport, voir des amis, faire la fête, ne vous sentez pas bizarre par rapport à ce sentiment. Puisque depuis toujours dans l’évolution, les individus plus intelligents d'entre nous ont cessé de donner la priorité au besoin de socialisation.
Acceptez les situations, sortez de l’égotisme primaire. Améliorez votre créativité en reposant votre cerveau trop souvent étouffé par trop d’activités sociales. Permettez vous d'être intelligent. Vous serez un pionnier de l'évolution.